Après Philip Bromwell, je vous propose un deuxième portrait de « journaliste mobile » européen, celui de Wytse Vellinga. Reporter dans le nord des Pays-Bas, Wytse produit des sujets pour l’audiovisuel public néerlandais depuis 15 ans… exclusivement au smartphone depuis plusieurs années. Il est aussi le co-auteur du livre « Mobile Storytelling: A journalist´s guide to the smartphone galaxy« .
Wytse Vellinga a commencé comme journaliste radio avant de « venir » à la télé il y a 7 ans. Aujourd’hui il utilise les smartphones pour réaliser l’ensemble de ses reportages, que ce soit pour la radio, la télé, le Web ou les réseaux sociaux. « C’est après une première rencontre avec Glen Mulcahy et Karol Cioma (NDLR : le « pape » du Mojo, organisateur de Mojocon/Mojofest d’une part et un formateur de la BBC d’autre part, durant une session de formation de journalistes télé européens) que j’ai commencé à filmer avec un iPhone 5. Ils m’ont donné les bases du MoJo en trois heures et je m’y suis mis tout de suite.»
VO : Quel équipement utilisez-vous ?
« J’ai commencé à filmer avec un Nokia Lumia 1020 avant de passer rapidement sur iPhone parce qu’iOS offrait bien plus d’applications pro. Aujourd’hui je travaille avec un iPhone 8 Plus et un Samsung Galaxy s9. Mon équipement de base est aussi réduit que possible : un trépied (Velbon ex630), un grip Shoulderpod et un micro main (Sennheiser Handmic Digital). Occasionnellement, j’utilise un gimbal (FreeflySystems Movi). Et je teste actuellement les solution audio sans fill Mikme Pocket ainsi que le Rode Wireless go. Je tiens à monter tout sur les smartphones pour simplifier le process au maximum sans changer d’appareil (NDLR : avec LumaFusion ou Adobe Rush). Avant les smartphones, je devais utiliser des Nagra pour enregistrer mes sujets radio, une caméra Sony VJ pour la TV et monter le tout sur un ordinateur. Beaucoup moins « mobile » !»
VO : C’est quoi un sujet « Mojo » réalisé par Wytse Vellinga ?
«Les sujets que je réalise sont destinés d’abord aux infos télé quotidiennes puis à leur site web. Progressivement, nous visons de plus en plus les plateformes en ligne. J’essaie de raconter des histoires « humaines » parce que c’est ce qui fonctionne le mieux quand on filme au smartphone. Cela signifie de réduire ou de ré-angler des sujets qui pourraient être plus longs en faisant parler des gens qui sont concernés/touchés par la problématique et qui en parlent le mieux.»
VO : Le « MoJo » remplace vraiment le matériel pro ?
«Il n’y a plus vraiment de contraintes à filmer seulement avec des smartphones. Oui, il leur manque un manque un zoom et leur profondeur de champ pose parfois des problèmes. Mais avec un peu de créativité, on arrive à contourner ces limitations. Je dirais que les smartphones ont vraiment fait de moi un meilleur « storyteller ». Je suis plus près des gens qui « font » les histoires parce que je me sens moins préoccupé par le matériel. Avec la simplicité du MoJo, j’ai découvert que je pouvais consacrer plus de temps aux sujets eux-mêmes -plutôt qu’à la technique- ce qui est vraiment à leur avantage.»
Quelques réalisations MoJo de Wytse Vellinga (certains sujets en néerlandais)
Un des derniers prêtres orthodoxe au Pays Bas
The story of a forgotten Planetarium
Behind the closest doors (les francs-maçons)
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