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Où trouver de la musique pour vos vidéos

Même courtes, les vidéos passent mieux avec de la musique en fond sonore. Et YouTube n’est fort heureusement pas le seul endroit où l’on peut dénicher de la musique libre de droit. Les sites se multiplient pour en télécharger. Florilège des plus importants.

Les radins misent exclusivement sur la musique « gratuite » pour sonoriser leurs vidéos. Quand les pros préfèrent investir dans les catalogues de musiques dites « libres de droit », payantes. Tordons le cou tout de suite à une idée reçue : la bibliothèque audio de YouTube, dont certains se contentent souvent, est conçue pour sonoriser les vidéos qui sont mises en ligne sur YouTube ! Certes, rien n’empêche techniquement de télécharger ses morceaux et des les utiliser dans une vidéo postée ailleurs, alors que leurs CGU en limitent l’usage, sur le papier, au service d’hébergement de Google.

En marge de YouTube, on trouve encore quelques sites de musiques réellement gratuites, mises à disposition par des musiciens indépendants sous licences Creative Commons. Le principe est que vous vous engagez à citer l’artiste et le titre du morceau dans la vidéo, à la fin par exemple. Ces sites se font rares, les plus anciens ayant été tellement sollicités que vous en reconnaîtrez peut-être certains échantillons. Sur une Toile où tout se monnaie, ils cèdent la place à des services payants, soit à l’unité soit par abonnement, proposant parfois d’autres contenus (images, vidéos, typos, thèmes WordPresss…).  Luma Fusion, l’outil de montage phare pour iOS, propose ainsi un accès direct au contenu du catalogue Storyblocks (musiques, photos et vidéos) depuis l’application, moyennant 50€ an.

Dans Luma Fusion, certaines musiques « Storyblocks » sont gratuites.

Côté payants, les premiers prix démarrent à 0,99 € par titre… chez Amazon (merci à Chris Denholm pour l’info), qui propose un tout petit catalogue de musiques dans un peu tous les genres et même quelques albums compilations. En ce qui me concerne, je préfère recourir encore aux services de téléchargement de musiques facturées à l’unité. Les plus pros proposent un système de portefeuille virtuel qu’on alimente via PayPal ou CB. Quand on dit que leurs musiques sont « libres de droit », cela signifie que vous n’avez pas à reverser de droits à leur auteur, quand bien même vos vidéos seront visionnées plusieurs millions de fois sur le Web. En payant, vous achetez une licence pour exploiter le morceau -à durée déterminée ou pas- et pour un usage bien précis. Un titre s’y monnaie à partir de 20 € (pour une diffusion à des fins non commerciales sur le Web) jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros si vous décidiez de sonoriser avec une pub télé, diffusée avant le JT du soir pendant 6 mois !

A ceux qui trouvent que 20 € pour un morceau c’est une somme, il faut exposer les avantages des musiques payantes. Sur les sites concernées, les musiques sont autrement plus variées, plus abouties, avec parfois plusieurs versions d’un même morceau (boucle, instru, remix). Elles sont aussi mieux classées, par genres (Ambient, Cinematic, Corporate, Electronica, Hip-Hop, Pop…), mais aussi « taguées » avec des mots anglais (motivational, happy, inspiring, upflifting…) pour trouver plus rapidement celle qui collera avec le « mood » ou l’esprit du film à sonoriser. Vous avez aussi la possibilité d’en chercher avec une durée minimum (pour être sûr de que la musique couvrira tout le sujet), avec un « beat » (tempo) défini… Voire une inspiration proche du hit d’un artiste connu. Vous avez sans doute remarqué que des musiques de pub « sonnaient » étrangement comme certains tubes, parfois à la limite du plagiat. Sur ces sites payants, en tapant « Coldplay » ou « Schultz » par exemple dans le champ de recherche, vous trouvez des compositions libres de droits très inspirées de celles des artistes en question. Vous pouvez écouter les morceaux librement et même en télécharger une version « preview » avec la même durée contenant un filigrane audio (une voix enregistrée et qui répète régulièrement le nom du site). Quand on aime, comme moi, rythmer le film et les « cut » sur les temps, cela permet de commencer son montage et de vérifier sur le montage que le son « fonctionne » avant d’en télécharger la version payante (généralement livrée en .mp3 et en .wav). Et bien sûr, une fois le morceau téléchargé, rien ne vous empêche de l’utiliser pur plusieurs montages…

Sachez juste que chercher de la musique prend un peu de temps. Même pas mal de temps quand on veut trouver LE morceau qui correspond le mieux à une vidéo. A fortiori si vous vous en tenez aux sites 100% gratuits où la recherche n’est guère facilitée. Chez certains professionnels, c’est même encore un métier. Les « grandes oreilles » comme on les appelle parfois, sont chargés de dénicher des tubes ou de forger les « images » sonores d’une marque ou d’un produit.

 

Les sites gratuits

Auboutdufil
Un site français assez riche, où des artistes indépendants proposent leurs créations en licences Creative Commons. Il y a de quoi se régaler à condition de chercher parce que le siteest un peu fouillis et les morceaux pas toujours très bien taggés. Bon point : la plupart des titres sont présentés avec un petit commentaire en français.

Bensound
L’un des plus anciens catalogues, où les morceaux gratuits sont usés jusqu’à la corde maintenant, tellement ils ont été téléchargés et utilisés. Vous en reconnaitrez sans doute certains, aussi connus que les morceaux offerts par Apple dans la version iSO d’iMovie. Bensound a, au fil du temps, enrichi son catalogue de titres payants.

digccmixter
Un peu plus de 4000 morceaux, en libre téléchargement, taggés avec trois catégories de filtres (Genres, Instruments, Styles), où les mêmes morceaux réapparaissent malheureusement trop souvent dans les sélections. L’usage des licences Creative Commons est ici simplifié avec le crédit de l’artiste à copier/coller (soit en text plain soit en html)/

Freemusicarchive
Mon catalogue préféré, conçu comme un vaste réservoir collaboratif, dans l’esprit de Wikipedia. Malheureusement, le classement y est un peu foutraque et il faut être prêt à y perdre beaucoup de temps -le gratuit a ses limites- pour trier le bon grain de l’expérimental à donner envie de se tirer une balle ! J’y ai trouvé quand même de vraies perles. Mon conseil : dès que vous en trouvez une, cliquez sur le nom de son créateur pour accéder à l’ensemble de ses œuvres : c’est ainsi qu’on trouve des filons !

Incompetech
Kevin Mc Leod est un musicien prolixe. Au point d’avoir créé ce site pour offrir au monde entier ses innombrables créations. Soit gratuitement en licence Creative Commons, au format .mp3 avec un usage à durée déterminée ; soit à 20€ l’unité sans limitation et au format .wav. Dans tous les cas, il faut s’inscrire pour pouvoir télécharger.

Videvo
Petit nouveau, Videvo est un « stock » proposant à la fois des vidéos libres de droit (du « footage ») de la musique, des animations ou des bruitages. Certains sont gratuits, mais le gros du catalogue est payant, par abonnement. Deux tarifs sont proposés à 15 et 25€/mois, payables à l’année, pour avoir le droit de « piller » plus ou moins les ressources du site. La section musique n’est, à ce jour, pas la plus fournie du catalogue, surtout destinée à sonoriser du docu ou de la pub avec des sons surtout « ciné » (épic, drama…). Mais on y trouve aussi quelques bons morceaux gratuits.

Uppbeat.io
Apparu mi 2021, Uppbeat propose le téléchargement gratuit de 10 musiques par mois dans son catalogue. Moyennant quand même une petite manip consistant à copier/coller le code unique de licence attribué à chaque morceau téléchargé dans la description de la vidéo (sur Youtube ou ailleurs). Ceci pour que la plateforme ne décide pas, par erreur, que vous avez enfreint les droits d’auteur. C’est fastidieux, mais le jeu en vaut la chandelle gratuite !

Les sites payants

Artlist.io
Il vous en coûtera 16,60$/mois (facturés à l’année soit 199$/an) pour un accès total au catalogue d’Artlist. Cher ? Pas pour un téléchargement illimité, l’utilisation à vie des morceaux dans autant de vidéos que vous voulez, des compos de qualité et dans l’ère du temps, et un catalogue enrichi quotidiennement. Jetez une oreille. Un site à suivre !

Audiojungle.net
Autant être transparent : c’est sur Audiojungle que je me fournis principalement. A l’unité le plus souvent, en sollicitant ses nombreux filtres (genre, style, durée, tempo…) où en tapant le nom d’un artiste pour trouver des titres approchant. Depuis peu, le site offre un accès illimité à une partie de son catalogue contre un abonnement annuel (env. 175€/an)

Beatpick
Présentation spartiate pour ce catalogue aux allures de formulaire informatique. Plutôt bien fourni, il module précisément le prix des licences selon les usages avec un petit formulaire à remplir pour chaque morceau à télécharger. Comptez au moins 50€ pour une licence valable douze mois afin d’utiliser une musique sur Internet exclusivement.

PremiumBeat.com
Avec Audiojungle, c’est l’autre « gros » catalogue pro. Si les morceaux y sont un peu plus chers (à partir de 25€) c’est qu’outre les filtres de recherche pour trouver rapidement ceux qui iront bien, le site les livre souvent en plusieurs versions (instrumentations diverses, boucles…) et avec une excellente qualité audio. Un incontournable.

Musiquelibrededroit
Comptez 390€ pour un abonnement d’un an à ce site, ou un téléchargement à l’unité avec des licences modulables (de 34€ pour une licence standard et une diffusion sur YouTube, à 1500 € pour sonoriser une publicité dans une campagne télé nationale). Un peu old school, le site ne paie pas de mine, mais la musique y est assez bonne 😉

Jamendo.com
10€ pour sonoriser une vidéo avec une licence standard. C’est sans doute un des premiers prix sur le Web aujourd’hui. Mais le catalogue de Jamendo évolue avec de plus en plus de morceaux chantés en téléchargement gratuit pour faire découvrir des jeunes talents… mais sans la possibilité d’utiliser ce titres pour sonoriser une vidéo !

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Laurent Clause

Laurent Clause

Journaliste par vocation, spécialiste des nouvelles technologies depuis la fin des années 80, je suis devenu réalisateur d'images et formateur (à la vidéo en général et à la "vidéo mobile", sur smartphone, en particulier). J'ai enseigné le MoJo à l'Ecole de Journalisme de Sciences-Po Paris et interviens avec ma société Milledix notamment à Gobelins l'Ecole de l'Image, pour Samsa, le groupe CapCom ou aux Antilles et à la Réunion pour Inzy-Learning . J'enseigne l'écriture audiovisuelle, le montage avec FCP X, Adobe Premiere Pro ou Da Vinci Resolve et bien sûr la vidéo mobile, le MoJo (mobile journalism), le tournage avec Filmic Pro, Open Camera ou autres et le montage notamment avec Adobe Rush, LumaFusion ou VN..

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