Techniques

5 méthodes pour filmer avec du flou en arrière-plan

Certains préfèrent filmer avec un appareil-photo pour profiter de flou derrière les sujets (le « bokeh » pour les puristes). Pourtant différentes méthodes permettent d’en faire quasi autant avec les smartphones.

Méthode 1 : filmer près avec un arrière-plan (Android/iOS)

Tous les smartphones sont en mesure de générer beaucoup de flou dernière quelque chose filmé entre 5 et 20 cm de leur objectif principal. La seule condition est qu’il y ait un arrière-plan au delà de ce qui est visé. Même en vous plaçant très près d’un objet sur une table par exemple, il n’y aura pas de flou derrière si vous le filmez en plongée ! Puisqu’il n’y a pas d’arrière-plan, si ce n’est la table sur laquelle l’objet est posé et qui se trouve donc à la même distance. Alors que si l’arrière-plan est au moins un mètre plus loin, il apparaît plus ou moins flou en fonction de la proximité de l’objet filmé.

Evidemment, pas question de venir coller le smartphone à 20 cm d’une personne qu’on interviewe pour obtenir un flou derrière ! Placez le sujet à 1m ou 1m50 du smartphone avec un maximum de distance à l’arrière-plan. C’est simple en extérieur, avec une artère en fond. En intérieur, rien ne vaut un couloir. Plus l’extrémité de cet arrière-plan est éloigné, plus il y a de flou en arrière-plan.

Méthode 2 : filmer en mode « vidéo portrait » sur Android

Sur certains Android -sur la plupart des Samsung ou les Google Pixel notamment-, l’appli caméra native abrite un « mode vidéo portrait » qui amplifie le flou arrière une fois le visage du sujet détecté. Celui-ci doit se trouver à une distance maximum pour que cela fonctionne, qu’on utilise la caméra arrière principale, ou la caméra selfie.

Méthode 3 : filmer en mode « cinématique »  sur certains iPhone

Depuis l’iPhone 13, l’Appareil Photo d’Apple propose un mode Cinématique pour filmer en réduisant artificiellement la profondeur de champ. Cela fonctionne en 4K en 30, 60 mais aussi en 25 fps (Allelujah). Avec des résultats très satisfaisants. Et la possibilité de pouvoir modifier la « puissance » du flou a posteriori. Soit dans l’application Photos d’iOS, soit dans iMovie ou FCP X.

Méthode 4 : filmer avec une appli qui floute (Android, iOS)

Je vous avais présenté l’appli Focos Live pour iOS il y a quelques années. Le mode Cinématique n’étant pas disponible sur les « petits iPhone »,  elle existe toujours sur le store d’Apple. Et même sur le PlayStore de Google pour un grand nombre d’Android.

En fonction d’un certain nombre de paramètre (détails des contours sujet, fixité, distance et uniformité de l’arrière-plan, luminosité…) les résultats sont plus ou moins probants. Mais comme le mode Cinématique des gros iPhone, le flou artificiel de Focos Live peut-être modulé (amplifié ou atténué) a posteriori dans un petit module d’édition intégré… qui offre aussi des fonctions de montage multicouche.

Focos Live et ses fonctions d’édition

Méthode 5 : Filmer avec un adaptateur DOF (Android, iOS)

Au-delà de la méthode 1 décrite plus haut, avant que la « computational photography » pointe le bout de ses technos, la seule façon de jouer avec la profondeur de champ et de profiter d’un vrai bokeh sur un smartphone, consistait à lui ajouter l’objectif d’un appareil-photo. Les plus pro des vidéastes mobiles continuent pour cela d’utiliser parfois un adaptateur DOF (pour « Depth Of Field », profondeur de champ) afin de visser devant l’optique d’un smartphone l’objectif d’un appareil-photo.  Cela leur permet de régler le focus manuellement. Il existe différents modèles d’adaptateurs DOF, selon le type de monture de l’objectif en question. L’adaptateur DOF doit être vissé sur un grip… Voilà pourquoi l’américain BeastGrip en est l’un des spécialistes.

L’adaptateur DOF MK3 de Beastgrip

Et aussi…

Côté Android, on trouve sur le PlayStore de Google différents éditeurs de vidéo (comme Blur Video and Photo Editor) permettant de flouter l’arrière-plan a posteriori. Il faut juste que les images aient été bien filmées : le sujet doit être resté bien net dans le plan avec un arrière-plan relativement détaché.  Ce type de fonction de « computational photography » recourt à l’IA et est appelé à se banaliser dans les applications de montage -sur ordinateurs et mobiles- ainsi que sur les plateformes de montage en ligne (à l’instar de ce que propose par exemple Vidio).

Vidio.ai optimise le floutage en arrière-plan

Laurent Clause

Laurent Clause

Journaliste par vocation, spécialiste des nouvelles technologies depuis la fin des années 80, je suis devenu réalisateur d'images et formateur (à la vidéo en général et à la "vidéo mobile", sur smartphone, en particulier). J'ai enseigné le MoJo à l'Ecole de Journalisme de Sciences-Po Paris et interviens avec ma société Milledix notamment à Gobelins l'Ecole de l'Image, pour Samsa, le groupe CapCom ou aux Antilles et à la Réunion pour Inzy-Learning . J'enseigne l'écriture audiovisuelle, le montage avec FCP X, Adobe Premiere Pro ou Da Vinci Resolve et bien sûr la vidéo mobile, le MoJo (mobile journalism), le tournage avec Filmic Pro, Open Camera ou autres et le montage notamment avec Adobe Rush, LumaFusion ou VN..

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