Applications

Dans la jungle des plateformes de montage en ligne

Elles pullulent sur la Toile et fonctionnent par abonnements, souvent chers. Pourtant les entreprises en raffolent pour créer du contenu animé où la forme prime souvent sur le fond.

Pas la peine d’apprendre à monter, pas la peine de penser « storytelling » et « narration audiovisuelle »… Ces plateformes ont une recette miracle : choisissez un « template », saisissez votre texte, personnalisez couleurs, typos et animations, glissez deux trois plans entre les textes animés et les effets de transition… Et créez des vidéos « professionnelles » ! J’ajouterais pour ma part  » des vidéos très habillées pour cacher la misère, quelle que soit la qualité de vos contenus ». Dit autrement “C’est pas parce qu’on ne sait pas concevoir, cadrer, raconter, monter, qu’on doit s’empêcher de faire des vidéos”.

La promesse des applis de montage résumée dans ce gif, avec ses effets graphiques

Voilà la promesse de ces services en ligne qui ont pour noms par exemple Canva, Clipchamp, FlexClip, Pitchy, PlayPlay, Wibbitz etc. Tous courent vers ce qui ressemble à un eldorado. Car j’ai compté en effet près d’une vingtaine de plateformes de montage à ce jour (dont vous trouverez une longue liste en bas de cet article avec leur liens). J’en ai d’ailleurs certainement oubliées, d’autant que leurs noms de domaines sont souvent très proches, quitte à entretenir une certaine confusion.

Laquelle est la mieux ? Si certains sites sponsorisés par l’une ou l’autre s’empresseront de vous le dire, c’est en réalité simplement impossible ! J’avais commencé à construire un joli tableau pour essayer de comparer leurs caractéristiques sur le principe des comparatifs que j’ai réalisés durant mes longues années « presse informatique ». Mais avec plus d’une quinzaine de compétiteurs, des fonctions très similaires mais quantité d’options, le tout packagé dans des offres tarifaires plus compliquées que celles des opérateurs de téléphonie mobile, j’ai finalement laissé tomber.

Les plateformes vidéo fonctionnent souvent comme les logiciels et appli de montage

Très chères plateformes

Bien pratiques, « magiques » même diront certains, ces plateformes vendent fort cher leurs services. Toutes reposent sur un modèle « freemium/premium » avec une offre gratuite généralement bridée qui incite à souscrire à une des formules par abonnement. Car en version gratuite, les plateformes limitent soit la durée des vidéos, soit le nombre d’export mensuel, soit l’espace de stockage en ligne pour conserver les productions où simplement pour. stocker et téléverser les rushes à utiliser. Quand elles n’ajoutent pas tout bonnement un filigrane sur les vidéos produites. Sous la forme d’abonnement mensuel, leurs formules payantes s’échelonnent d’un peu moins de 10€ par mois en passant par 30, 50… et jusqu’à 80 €/mois. La majorité de ces plateformes sont américaines, avec des menus et interfaces en anglais et facturent leurs services en dollars. Du côté des francisées qui tarifent en euros, la palme de la plus gourmande revient au français PlayPlay avec deux offres à 160 et 500€/mois… On comprend que cette plateforme soit surtout utilisée par les équipes de moyennes et grandes entreprises ou dans de grandes collectivités territoriales ! Ci-dessous, le teaser de la plateforme Wibbitz (dont la vidéo de promotion était une des rares susceptibles d’être intégrée).

Alors oui, ces plateformes permettent de mettre en ligne facilement des contenus bien habillés. En respectant, pour les plus chères, les chartes graphiques (couleurs et polices) des marques. Parfois même sans que vous ayez à tourner le moindre plan, en fournissant des contenus vidéo libres de droit. Certaines proposent des montage-types ou des sortes de storyboard à remplir. D’autres des trucs et astuces pour produire mieux et plus vite. D’autres encore transcrivent et sous-titrent les vidéos dans leurs formules les plus chères. Certaines ont des fonctions pour habiller des live, d’autres pour de Toutes visent d’abord les communicants, publicitaires, marketeux, parfois les enseignants et les formateurs. Mais même si certaines d’entre elles fournissent parfois des conseils pour concevoir des contenus « réfléchis », aucune ne vous dira jamais que vos cadres et plans manquent de qualité. Toutes misent sur leurs effets et leurs propositions d’habillage pour « professionnaliser » vos contenus. En voici une liste, non exhaustive mais conséquente, avec parfois, un ou deux points forts. Ciquez sur le nom d.

Animoto
 un des plus anciens
Canva
 bien connu pour les visuels, aussi bon pour la vidéo
ClipChamp
racheté par Microsoft, partiellement gratuit !
Flexclip
la même philosophie que les logiciels et les applis de montage vidéo, avec beaucoup de modèles
Kannelle
respect de l’identité visuelle, gestion des contenus en ligne
Kapwing
reportez-vous à mon test, il y a quelques années
Headliner
transcription/sous-titrage, génération d’audiogrammes… Reportez-vous à mes tests -en liens- il y a quelques années
InVideo
la même philosophie que les logiciels et les applis de montage vidéo
Pitchy
en français avec beaucoup de modèles
PlayPlay
landing page de captation… impossible à tester
RenderForest
pour créer aussi des logos, des sites, des « mockups » (démo sur smartphone/tablette)
Veed.io
beaucoup de modèle, un studio de live streaming
WaveVideo
l’hébergement des vidéos, un studio de live streaming
WeVideo
surtout axé sur les présentations à fins de formation et d’enseignement
Wibbitz
beaucoup de modèles prêts à l’emploi, des images et de la musique libre de droit
Wideo
des personnages à animer et pas mal de gifs à intégrer

La déferlante IA -et la promesse de générer des vidéos sur une simple requette écrite– devrait voir les fonctions de ces plateformes monter de plusieurs crans dans les années à venir. A suivre…

Laurent Clause

Laurent Clause

Journaliste par vocation, spécialiste des nouvelles technologies depuis la fin des années 80, je suis devenu réalisateur d'images et formateur (à la vidéo en général et à la "vidéo mobile", sur smartphone, en particulier). J'ai enseigné le MoJo à l'Ecole de Journalisme de Sciences-Po Paris et interviens avec ma société Milledix notamment à Gobelins l'Ecole de l'Image, pour Samsa, le groupe CapCom ou aux Antilles et à la Réunion pour Inzy-Learning . J'enseigne l'écriture audiovisuelle, le montage avec FCP X, Adobe Premiere Pro ou Da Vinci Resolve et bien sûr la vidéo mobile, le MoJo (mobile journalism), le tournage avec Filmic Pro, Open Camera ou autres et le montage notamment avec Adobe Rush, LumaFusion ou VN..

Leave a Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.