Il y a les accessoires indispensables (grip, pied, micro…) et les gadgets de plus en plus superflus à mesure que les smartphones évoluent. C’est le cas des stabilisateurs (gimbals) dont les prix chutent pour toucher un plus grand public tandis que les smartphones haut de gamme stabilisent « naturellement » de mieux en mieux. L’iPhone 11 Pro est un exemple parmi d’autres.
Ce qui pousse les smartphones en avant depuis quelques années (en tirant leur prix vers le haut), c’est la photo et la vidéo. Avec de meilleurs capteurs, davantage d’objectifs (2, voire 3 sur certains gros modèles), des processeurs toujours plus puissants pour enregistrer maintenant plusieurs flux HD simultanément et bien sûr de l’IA pour traiter et améliorer les images fixes et animées, souvent en temps réel. Sans oublier la stabilisation, qui rend les images plus fluides, avec deux procédés distincts mais de plus en plus souvent complémentaires qu’on appelle en abrégé OIS et EIS. L’OIS (Optical Image Stabilization) consiste à monter le bloc objectif/capteur sur plusieurs ressorts qui tirent ce dernier dans les directions opposées à celles dans lesquelles le smartphone est bougé durant les mouvements même légers. Les procédés d’OIS les plus sophistiqués sur smartphone aujourd’hui stabilisent leurs optiques sur 4 axes -haut/bas, gauche/droite, tilt (inclinaison avant/arrière), pan (rotation gauche/droite). A cette stabilisation optique, s’ajoute souvent une stabilisation électronique (EIS pour Electronical Image Stab), logicielle dont la première fonction est de conserver l’horizon stable. En plus, sur certains appareils, en simplifiant à l’extrême, on peut dire que le smartphone choisit des pixels de référence dans les images, analyse leur déplacement d’image en image afin de redresser et recadrer la vidéo en temps réel et fluidifier les mouvements.
Combinées, les deux techniques d’OIS et d’EIS parviennent aujourd’hui, sur les smartphones souvent les plus chers, à produire des images qu’on pourrait croire réalisées avec un Osmo Mobile ou une poignée stabilisée équivalente. La preuve avec la vidéo ci-dessus que j’ai tournée entièrement à mains levées, sans aucun accessoire. Elle enchaine plusieurs travellings : latéral de 0:07 à 0: 10s, arrière de 0:10 à 0:12s, et avant de 0:12 à 0:18s. Celui qui bouge le plus est le travelling avant de 0:15 à 0:18s. Pour une raison simple : je marche en visant l’infini, le paysage, ce qui fait ressentir mes pas. Alors qu’en suivant le jeune homme dans le plan précédent, les mouvements se ressentent moins. Bref l’iPhone 11 Pro fait plutôt du bon boulot.
Pour réaliser ce type d’images, trois conseils de base.
- Tenir le smartphone à deux mains, pincé de part et d’autre entre le pouce et l’index, les autres doigts bien écartés de l’objectif.
- Coller les coudes à son torse pour faire corps avec la caméra et devenir un roc. Ce n’est pas vos bras qui bougent la caméra, c’est votre corps d’un seul bloc.
- Marcher sur des œufs, plutôt avec des semelles souples type baskets que des bottes à talons qui accentuent les pas.
Les deux plans les plus « bougés » du film ( de 0:19 à 0:26s), sont justement ceux où je ne peux pas appliquer le conseil n°2 -coller mes coudes à mon torse-, pour deux tout petits mouvements qui auraient été bien plus stables autrement. Mais le suivi de l’écureuil (0:26 à 0:36s) et le panoramique circulaire sur les arbres (0:36 à 0:42s) illustrent bien eux aussi, les prouesses de la stabilisation de l’iPhone 11 Pro. Peu de caméras aux optiques elles aussi stabilisées, sont en mesure de produire des images aussi fluides sans enfiler le harnais du « steadycameraman ».
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