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SteadXP est arrivé pour tout stabiliser

On connaissait les harnais steadycam, les poignées « gimbals » ainsi que les optiques ou les boîtiers stabilisés… Voici une petite boîte -conçue en France s’il vous plaît- pour stabiliser les images d’à peu près n’importe quelle caméra. Originaire de la région de Grenoble, son nom est SteadXP. Je l’attendais depuis près de deux ans et je commence à la tester.

La campagne  de crowdfunfing sur Kickstarter remonte à 2015. Après bien des déboires, avec les fabricants chinois en particulier, le petit boîtier SteadXP est enfin arrivé ! Il s’agit d’un procédé de stabilisation électronique et logiciel. D’un côté un petit boîtier contenant des capteurs de mouvement, alimenté par une batterie de GoPro et une carte micro SD pour enregistrer les données, de l’autre un logiciel pour optimiser et retailler les vidéos afin de gommer au maximum les mouvements. Le boîtier existe en deux versions : une pour les anciennes GoPro (Hero 2, 3, 3+ et 4) et une autre pour la plupart des caméras et DSLR. Il suffit que la caméra dispose d’une entrée audio mini-jack : le boîtier s’y connecte (avec un câble, non fourni, de ce type) pour envoyer un signal sonore strident sur la piste son, qui servira de repère dans le logiciel au moment de la synchronisation… Ma vidéo ci-dessous est plus parlante.

J’avais payé le prix fort sur Kickstarter pour être un des premiers à tester le dispositif avec ses logiciels en version bêta. Ce que j’en pense, c’est que malgré plus d’un an de retard et les avancées de nombreux appareils en termes de stabilisation, le dispositif produit des images plutôt prometteuses, comme vous pourrez en juger avec un autre test ci-dessous (en attendant d’autres utilisations plus artistiques). Le tout pour un prix somme toute assez raisonnable. Mais le produit est loin d’être fini.

Le boîtier mériterait par exemple un interrupteur puisque le seul fait de brancher le câble TRS suffit à le mettre en marche et à créer un fichier de synchronisation alors même que l’on n’a pas décidé d’enregistrer des images avec la caméra. Impossible aussi pour l’heure de dater les fichiers générés sur la carte SD. Cela permettrait de les identifier et de les rapprocher facilement des rushes auxquels ils correspondent en croisant leur date et heure d’enregistrement. Au lieu de ça, chaque fichier que je sors actuellement est daté d’un jour différent de l’année 2042… Ensuite, il faut être prêt à accepter un « workflow » un peu chronophage puisqu’il faut « post-traiter » les images filmées pour les stabiliser. Alors que les smartphone avec des gimbals ou un boîtier comme le GH5 de Panasonic par exemple, enregistrent des images déjà stabilisées. Et pour procéder à ce post-traitement, il faut apprivoiser des logiciels manifestement conçus par des ingénieurs pour des ingénieurs… ou à tout le moins pour des geeks qui n’ont pas peur des interfaces utilisateurs comme on en voyait au siècle dernier. On est au deuxième millénaire que diable, au temps des applis mobiles ! Et en dépit de ses qualités, il reste beaucoup à faire pour que cette solution de stabilisation devienne un outil vraiment grand public. Son principal défaut, à mes yeux, étant qu’elle monopolise une entrée audio de la caméra (l’entrée unique d’un 5D dans mon cas) privant ainsi les plans stabilisés de son. SteadXP m’a néanmoins indiqué dans un mes tweet qu’avec un adaptateur splitter (1 x mini-jack TRS  mâle d’un côté, 2 mini-jack TRS femelles de l’autre), il était possible d’enregistrer le signal du boîtier sur un canal, le son d’un micro externe sur l’autre.

Quel rapport a ce SteadXP+ avec MoJo ? Aucun pour l’instant. Mais je ne désespère pas de le mettre à contribution pour stabiliser les images de mes iPhones, et en 4K s’il vous plaît !

Laurent Clause

Laurent Clause

Journaliste par vocation, spécialiste des nouvelles technologies depuis la fin des années 80, je suis devenu réalisateur d'images et formateur (à la vidéo en général et à la "vidéo mobile", sur smartphone, en particulier). J'ai enseigné le MoJo à l'Ecole de Journalisme de Sciences-Po Paris et interviens avec ma société Milledix notamment à Gobelins l'Ecole de l'Image, pour Samsa, le groupe CapCom ou aux Antilles et à la Réunion pour Inzy-Learning . J'enseigne l'écriture audiovisuelle, le montage avec FCP X, Adobe Premiere Pro ou Da Vinci Resolve et bien sûr la vidéo mobile, le MoJo (mobile journalism), le tournage avec Filmic Pro, Open Camera ou autres et le montage notamment avec Adobe Rush, LumaFusion ou VN..

One Comment

  • MG dit :

    Le traitement est fastidieux c’est vrai et l’ensemble pas très pratique dans son fonctionnement mais ça a l’air prometteur !

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