Adobe vient de lancer Rush, sa solution de montage multiplateformes (iOS, Android, Mac OS X et Windows). Il la présente comme l’outil idéal des Youtubers, mais ne vous méprenez pas : Premiere Rush est bien parti pour changer la face de la vidéo-mobile et Adobe pour remporter la partie « Mojo pro ».
D’abord, j’ai râlé. Et tweeté qu’à 12€/mois Adobe Rush n’était ni pour moi, ni pour ceux qui en ont marre de payer beaucoup chaque année pour utiliser Office 365, Dropbox, iCloud, Netflix, Spotify et j’en passe. Et puis j’ai saisi, dans Rush, mon Adobe ID « pro » celui qui correspond à mon abonnement annuel à Adobe Premiere CC. Et j’ai découvert que je pouvais alors exporter tous les montages que je voulais -et pas seulement les trois exports test gratuits- puisque Rush est inclus dans l’offre Premiere CC ainsi que dans l’offre CC complète. D’où mon interrogation depuis 48h : Adobe Rush serait-elle l’appli de montage « ultime » ?
Je déteste ce vocable en réalité. Mais je m’étonne qu’aucun blog geek ne l’ait pas encore utilisé pour qualifier la nouvelle appli d’Adobe. Parce que depuis que je joue avec, et en tablant sur le fait que la version Android à venir offrira bien les même fonctions que celles d’iOS ou de la plateforme/logiciel Rush accessible en ligne depuis un Mac ou un PC, je ne vois plus l’intérêt d’utiliser une autre application de montage sur smartphone pour tous les professionnels -nombreux- qui paient déja un abonnement à Premiere Pro ou à la suite CC d’Adobe.
J’adore Luma Fusion -qui ne coûte toujours que 22 € à l’achat- qui avait même commencé à remplacer mon MacBook et Final Cut Pro X pour réaliser mes montages les plus rapides sur mon iPad. Mais avec Rush, je me dis que le sort en est jeté et que pour la plupart des entreprises, associations ou institutions où je forme au tournage/montage sur smartphone et dans lesquelles il y a souvent un ou plusieurs abonnements/licences Adobe, cette nouvelle solution s’impose d’elle-même pour les productions pour plusieurs bonne raisons.
- C’est un outil multicouches (J’en ai mis quatre sur mes premiers tests : sonores, illustrations, titrages, incrustation de logo d’angle. Vous en voulez davantage ? Voyez le point 5),
- qui monte et retaille en 16:9, 9:16 ou 1:1 (carré),
- qui stocke les rushes utilisés dans le cloud (jusqu’à 100 Go, au delà il faut payer plus),
- qui fonctionne sur iOS et bientôt sur Android,
- auquel on peut aussi accéder depuis un ordinateur (Mac ou PC) depuis une version informatique d’Adobe Rush, pour travailler plus confortablement en mode paysage (parce que sur smartphone, Rush monte quand on tient l’appareil en mode portrait et réserve le mode paysage au visionnage en plein écran),
- qui offre les quelques transitions basiques qu’on attend fondu au noir, au blanc ou enchainé, pas mal de titres prêts à l’emploi, ou encore des fonctions de « ducking audio » (qui baisse la musique automatiquement sous les itw ou les voix off),
- qui exporte vers les principales plateformes sociales,
- qui profitera petit–à-petit de plug-ins (payants) pour en aire encore plus,
- et dont les projets peuvent de toutes façons être ouverts dans Adobe Premiere Pro (sur Mac OX X ou Wondows), puisque Rush n’en est au final qu’une version allégée (d’où son nom officiel : « Adobe Premiere Rush »).
N’en jetez plus. Alors, avec autant d’arguments, pourquoi, diable, Adobe présente-t’il Rush comme un outil pour les seuls YouTubers ? Parce que c’est LE nouveau marché à concourir (à 12€/mois au minimum pour ceux qui voudraient se contenter d’utiliser cette application). Les pros qui utilisent déjà des produits Adobe sont, eux, déjà conquis et profitent de Rush gratuitement dans leur abonnement. Ils seraient donc mal avisés de ne pas en profiter et d’abandonner tout le reste.
Est-ce donc la fin de la Préhistoire de la vidéo-mobile ? Adobe serait-il en passe de rafler l’univers « Mojo » ? Manque quand même pour cela un maillon : Android. Le fait que la version Android de Rush ne soit pas prête au lancement de la solution est éloquente. S’il était possible de faire mieux pour le montage sur Android que Kinemaster ou Power Director -qui restent l’un et l’autre très en retard sur Luma Fusion tant du point de vue des fonctions que de l’ergonomie- , cela fait longtemps que cela aurait pu être fait par Adobe ou un autre. Si avec sa puissance de tir, Adobe parvient à livrer prochainement une version Android de Rush identique à celle d’iOS, il aura définitivement gagné la bataille du Mojo Pro. Sinon, ce sera une nouvelle preuve de poids que la vidéo-mobile professionnelle (côté montage) n’est vraiment pas faite pour l’OS mobile de Google, comme nous sommes quelques uns à le clamer depuis des années. Quoi qu’il en soit, je m’en vais ajouter Adobe Premiere Rush au panel de mes formations personnalisées…
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