Généralités

Comment éviter le flickering (balayage lumineux)

Qu’est ce que c’est que ce balayage vertical qui apparaît parfois sur les images ? C’est du « flicker », un phénomène qui se produit quand la vitesse d’obturation de la caméra n’est pas synchrone avec la fréquence du courant électrique et le clignotement imperceptible de certains éclairages, ou avec la fréquence de balayage de certains écrans. Pas de panique, il y a des solutions.

Si vous être courageux, lisez cet article très intéressant et documenté du site Assistants Opérateurs Associés. Mais vous n’êtes pas obligé. Car sur nos smartphones, c’est en réalité beaucoup plus simple. Pour comprendre de quoi on parle, voici un exemple de flicker auquel j’été confronté il y a quelques mois, sur un étal de fruit et légumes  devant un supermarché du 13ème arrondissement.

Ce balayage était visible sur mon écran, avant même de filmer. Et il ne m’a fallu que quelques instant pour identifier le problème. Par simplicité (ou flemmardise) ma cadence d’enregistrement était configurée à 30 fps (ou 30 images/seconde), la cadence par défaut de toutes les applis caméra natives des smartphones. Cette fréquence correspond, je vous le rappelle, au standard de diffusion NTSC, en vigueur aux Etats Unis et en Asie (qui est de 29,97 fps très exactement, je le précise pour les puristes qui ne manqueraient pas de me reprendre). J’ai l’habitude de dire en formation que, quand on a besoin de tourner vite, en solo et pour le Web où les réseaux sociaux, on peut très bien se contenter de l’appli caméra native et donc de cette cadence par défaut de 30 fps. Mais pas dans cette situation malheureusement !

Le stand du commerçant en question était en effet éclairé avec des lampes LED d’un genre particulier. Nos éclairages clignotent à la fréquence de notre courant électrique, soit à 50 Hz, c’est à dire 50 fois par seconde. Ce clignotement est imperceptible à l’œil humain. Mais par pour l’œil électronique des caméras qui elles aussi clignotent… mais pas forcément à la même cadence. D’où ce phénomène de balayage. Pour le faire disparaître, il suffit de changer la cadence d’enregistrement et de la régler -avec une appli caméra qui en est capable- à 25 fps, la cadence du standard vidéo européen PAL. Car 25 (fps) est un multiple de 50 (Hz). Voilà pour faire simple ! Parce que les puristes -encore eux- vous expliqueront que cet effet de « flickering » ne résulte pas d’un problème de cadence d’enregistrement des images mais de la vitesse d’obturation (le shutter). C’est exact. Mais sur les smartphones et via un appli comme Filmic Pro, la cadence d’enregistrement détermine les multiples de la vitesse d’obturation : à 30 fps, on constate dans l’appli que les valeurs du shutter sont de 1/30, 1/60, 1/120, 1/240, alors qu’à 25 fps les valeurs sont de 1/25, 1/50, 1/100… Voici donc mon étal de fruits et légumes filmé cette fois en 25 fps avec Filmic Pro.

Bref, sur un smartphone c’est en changeant la cadence d’enregistrement que la vitesse d’obturation se synchronise avec celle de notre courant électrique. Aux Etats-Unis ou en Asie la cadence d’enregistrement de 30 fps se synchronise parfaitement avec celle du courant électrique à 60 Hz, que l’on si vous constatez un phénomène de flicker à l’écran de votre smartphone, c’est tout bonnement que la cadence d’enregistrement des vidéos est inadaptée à la celle du courant électrique. Raison supplémentaire de tourner en Europe à 25 fps avec une appli capable de le faire, et aux Etats Unis à 30 fps puisque là-bas le courant électrique est à 60 Hz.

Ci-dessous en images, ce que l’on voit à l’écran dans Filmic Pro en changeant la fréquence d’enregistrement de 30 à 25fps en présence d’un effet de scintillement duaux néons.

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Laurent Clause

Laurent Clause

Journaliste par vocation, spécialiste des nouvelles technologies depuis la fin des années 80, je suis devenu réalisateur d'images et formateur (à la vidéo en général et à la "vidéo mobile", sur smartphone, en particulier). J'ai enseigné le MoJo à l'Ecole de Journalisme de Sciences-Po Paris et interviens avec ma société Milledix notamment à Gobelins l'Ecole de l'Image, pour Samsa, le groupe CapCom ou aux Antilles et à la Réunion pour Inzy-Learning . J'enseigne l'écriture audiovisuelle, le montage avec FCP X, Adobe Premiere Pro ou Da Vinci Resolve et bien sûr la vidéo mobile, le MoJo (mobile journalism), le tournage avec Filmic Pro, Open Camera ou autres et le montage notamment avec Adobe Rush, LumaFusion ou VN..

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