Rien de mieux pour capter l’attention dans une vidéo que de réaliser une « séquence ». S’y enchainent des plans courts qui créent une continuité narrative et donnent un aspect « cinéma », même aux scènes les moins intéressantes. Explications.
Plusieurs films doivent leur célébrité à un ou plusieurs plan séquence : Birdman (même s’il s’agit d’un faux plan séquence) ou 1917 plus récemment. Des prouesses cinématographiques saluées par les puristes, qui ne doivent pas faire oublier que l’intérêt que suscite un film tient généralement, au contraire, à l a multiplication des plans et à la façon dont ils sont enchainés.
Prenons une situation triviale concrète comme exemple de scène : « pour se rafraîchir, un personnage se sert un verre d’eau et le boit ». Si vous demandez à un quidam (débutant) de filmer cette scène, il fera un seul plan large à bonne distance du sujet, d’une vingtaine de secondes. Montrez ce plan : il n’aura que peu d’intérêt pour n’importe qui. Parce que devant un seul plan fixe, notre cerveau n’est que très peu sollicité.
Maintenant, décomposez cette scène en une série d’actions : le personnage entre dans le champ, il ouvre le réfrigérateur pour en extraire la bouteille, il dévisse son bouchon, verse l’eau dans le verre… Et filmez autant de plans que vous avez segmenté cette séquence, en prenant soin de varier les valeurs de plan et les angles entre chaque plan.
Avec sa petite taille, le smartphone avec ou sans grip, peut être installé à des endroits et dans des positions impossibles pour une caméra ou un DSLR. Soyez inventif ! Et veillez, bien sûr, à filmer les mouvements dans leur intégralité à chaque fois, en vous assurant que les gestes sont refaits à l’identique pour éviter les faux-raccords au montage.
Au montage justement, vous aurez deux façons d’enchainer les plans :
- en séparant les actions : le personnage ferme le frigo | sa main dévisse la bouteille;
- au milieu d’une action : le personnage commence à verser l’eau | qui remplit le verre.
Dans un souci de variété toujours, alternez ces deux façons de couper/enchaîner les actions.
Certains diront que cela n’est possible que pour les fictions, pas en reportage où l’on filme la réalité. C’est faux ! Rien ni personne n’interdit de demander au témoin/sujet de refaire une action une ou deux fois. Même les personnages publics sont rompus à l’exercice et s’y prêtent volontiers… tant qu’on ne leur demande pas de refaire la prise plusieurs fois ! Dîtes-vous qu’il en va toujours de l’intérêt (inconscient) que les spectateurs accorderont à votre scène. Avec plusieurs plans enchainés, le cerveau sera stimulé. Avec un seul, ou avec une succession de plans sans actions les liant, il décrochera plus rapidement.
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