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Pourquoi il faut en finir avec la prise mini-jack

Disparue de l’iPhone depuis 2016, la prise mini-jack déserte petit à petit les smartphones Android. Et c’est tant mieux ! Après plus de soixante ans de service, il est grand temps que cette prise analogique cède la place -pour les micros en tout cas- aux connecteurs numériques qui offrent davantage de possibilités.

Sur Videonline, un des articles les plus lus est un des tout premiers que j’ai écrits en 2014, sur la façon de brancher un micro-externe sur un smartphone. J’y parle abondamment de la prise mini-jack TRRS qui fut pendant plusieurs années la façon la plus universelle de brancher simplement un micro (doté d’une prise mini-jack TRRS cela va de soi) sur la majorité des smartphones (en devant encore parfois une appli caméra tierce quand l’appli caméra native de certains -les Huawei notamment- ne reconnaît pas les micros externes). Méthode universelle certes, mais limitée du fait de la nature « analogique » de cette petite prise.

Dérivé miniature de la « grosse » prise jack (ou jack 6,35) conçue à la fin du 19ème siècle, la prise mini-jack (ou jack 3,5mm) est née dans les années 60 et s’est vraiment démocratisée avec le Walkman de Sony au début des années 80. Rendez-vous compte : nous sommes en 2020 et cette prise a survécu 40 ans quand la plupart des connecteurs « informatiques » (SCSI, Dock, FireWire…) disparaissent souvent avant d’avoir pu souffler leur 10ème bougie ! En réalité, la prise a évolué en prise TRRS à la fin des années 90 avec les caméscopes numériques et les smartphones pour proposer, comme le rappelle Wikipedia, 4 zones de contact (divisées par trois petits traits) afin de faire passer, en plus du son en stéréo vers les écouteurs, un signal vidéo ou celui d’un micro. Ça, vous le savez.

Mais si les smartphones enregistrent un signal stéréo, cette prise TRRS analogique n’est en mesure d’enregistrer en réalité qu’une seule piste audio sur les canaux gauche et droit de la stéréo. Moralité, quand on utilise un adaptateur comme le Rode SC6 (à gauche) pour brancher simultanément deux micros cravates sur un smartphone, ce dernier n’enregistre de toutes façons qu’une seule piste audio… où les deux voix sont mixées quand les deux interlocuteurs ont la mauvaise idée de parler en même temps.

Alors qu’il en va tout autrement quand on utilise l’entrée numérique du smartphone : la prise Lightning des iPhones bien sûr, mais aussi le connecteur micro-USB ou USB-C des Android. Différents boîtiers d’interface permettent en effet d’y brancher simultanément deux micros et d’en enregistrer un sur le canal gauche de la stéréo, l’autre sur le canal droit. Avec une appli caméra telle que Filmic Pro, affichant un VU-mètre stéréo à l’écran, on constate que les canaux gauche et droite modulent de façon indépendante. C’est le par exemple de l’iRig Pro Duo de IK Multimedia (à droite) qui permet de contrôler le niveau d’entrée de chaque micro avec deux mollettes de gain. En plus de son câble Lightning, ce boîtier est livré avec deux câbles micro-USB et USB 3 pour se brancher sur un ordinateur ainsi que sur les smartphones Android dont le connecteur est compatible avec l’USB-OTG.

OTG. Quesaco ?

OTG (pour « On The Go ») est une évolution de la norme USB 2.0 qui permet depuis quelques années de faire passer dans le connecteur de la très grande majorité des smartphones Android bien plus de choses que le seul courant électrique de son chargeur. (Pour savoir si votre Android est bien OTG, vous pouvez installer l’application suivante.) On peut ainsi utiliser le connecteur micro-USB ou USB-C des Android pour brancher un clavier, une souris, un clavier musical, une clé USB, voire une table de mixage… Et bien sûr une interface audio comme l’iRig Pro Duo -en passant au besoin par un adaptateur USB3-USB-C-, pour profiter là aussi de l’enregistrement séparé des deux micros sur les canaux de la stéréo dans Filmic Pro notamment. De quoi oublier cette bonne vieille prise mini-jack quand il s’agit de brancher un microphone !

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Laurent Clause

Laurent Clause

Journaliste par vocation, spécialiste des nouvelles technologies depuis la fin des années 80, je suis devenu réalisateur d'images et formateur (à la vidéo en général et à la "vidéo mobile", sur smartphone, en particulier). J'ai enseigné le MoJo à l'Ecole de Journalisme de Sciences-Po Paris et interviens avec ma société Milledix notamment à Gobelins l'Ecole de l'Image, pour Samsa, le groupe CapCom ou aux Antilles et à la Réunion pour Inzy-Learning . J'enseigne l'écriture audiovisuelle, le montage avec FCP X, Adobe Premiere Pro ou Da Vinci Resolve et bien sûr la vidéo mobile, le MoJo (mobile journalism), le tournage avec Filmic Pro, Open Camera ou autres et le montage notamment avec Adobe Rush, LumaFusion ou VN..

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