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Les gimbals ne font toujours pas le poids côté son

Dji Osmo Mobile 2

Du DJI Osmo Mobile 2 annoncé au CES 2018, on retient surtout qu’il coûte deux fois moins cher que le modèle actuel. Accessoirement qu’il profite d’un pas de vis « Kodak » à la base de sa poignée et qu’il peut aussi stabiliser officiellement en mode portrait. Mais il est triste de constater que les fabricants de stabilisateurs se tirent la bourre sur les prix, sans innover réellement. Car on attend un contrepoids universel et modulable pour afin de leur ajouter des accessoires…

Rappelons quelques principes essentiels sur l’utilisation des gimbals.

  1. Ils stabilisent -et « fluidifient »- les images en légers mouvements, les travelling en premier lieu, les panoramiques verticaux avec un peu de pratique et un geste de poignet travaillé, et les panoramiques horizontaux avec beaucoup de doigté pour contrôler l’usage de leur joystick avec le pouce. Mais contrairement à certaines idées reçues, les gimbals ne stabilisent pas les plans fixes, pas mieux en tous cas qu’une poignée non stabilisée. Et moins bien sur un un trépied.
  2. Les travellings paraissent vraiment fluides quand ils suivent un sujet en mouvement relativement proche de l’objectif. Marchez en pointant le gimbal sur le paysage devant vous : vous « sentirez » le mouvement des pas dans l’image. Avancez en filmant quelqu’un qui marche juste devant vous : les pas sont moins « visibles » et le travelling semble mieux stabilisé.
  3. Les « steadycam » des grosses caméras ne sont généralement utilisés que pour produire quelques plans en mouvements stabilisés à l’intérieur d’une séquence ou d’un film. De la même façon, les gimbals sont conçus pour réaliser des plans plus ou moins courts. Mais pas un reportage complet, ni même un trop long plan séquence ou un live en continu.

Car le problème principal des stabilisateurs de smartphones c’est qu’ils ne sont pas prévus pour stabiliser, ni même généralement pour porter autre chose que le smartphone lui-même : ni objectif additionnel, ni torche LED et encore moins un micro externe. Certes, il est possible de brancher un petit micro DJI optionnel sur la poignée de l’Osmo. Certes il est possible de fixer un accessoire sur un de ces supports optionnels à visser sur le côté de la poignée de l’Osmo. Certes le Feiyutech SPG Plus permet de visser jusque 3 « cold shoes » sur sa barre latérale supérieure pour fixer différentes accessoires. Mais aucun de ces aménagements ne permet de relier officiellement et sereinement un micro externe sur le smartphone : tout câble branché sur le smartphone (à son connecteur TRRS ou à la prise Lightning des iPhones) exerce une traction, même légère, qui altère l’équilibre du dispositif et nuit à sa stabilisation. N’écoutez surtout pas ces « trucs » expliquant en images comment décaler le smartphone à l’intérieur du gimbal pour libérer sa prise afin d’y brancher un micro  : ce qu’ils oublient de dire, c’est que ces bricolages pompent davantage sur la batterie, qu’is obligent à recalibrer le gimbal plus souvent que nécessaire… et qu’ils tuent souvent sa mécanique prématurément.

Un contrepoids 100 g de Moment

Des solutions officielles, il en existe une côté optiques. Le fabricant Moment Lens propose depuis novembre deux contrepoids (de 50 et 100 gr, vendus 40 $ pièce) afin d’utiliser ses optiques sur le DJI Osmo Mobile. Ces contrepoids viennent se fixer simplement sur le bras latéral du stabilisateur pour contrebalancer le surpoids d’une optique additionnelle. Mais alors pourquoi ce dispositif n’est-il pas tout bonnement proposé sous une forme universelle par les fabricants de gimbal, avec un poids adaptable en fonction du smartphone et du type d’optique ? Et pourquoi les fabricants ne prévoient-ils toujours pas un dispositif officiel pour décaler le smartphone dans le stabilisateur afin d’y brancher un microphone externe ? Sans doute parce que l’équilibrage /stabilisation reste précaire et qu’ils préfèrent limiter les risques.

Freefly Movi

J’ai interrogé sur le sujet le fabricant Freefly, concepteur du Movi, stabilisateur d’un genre nouveau qui sera livré à partir du mois de mars. Ce dernier proposera en option un système de contrepoids réglable pour supporter les différentes optiques de Moment. Et seulement les optiques de Moment. Et si sa conception différente des autres gimbals laisse accessible le port Lightning et la prise TRRS, Chris Harrison, un des responsables du support technique de Freefly, m’a confirmé qu’elle ne permettait pas officiellement l’usage de micros. Eux-mêmes ont testé différents « bricolages » qui ont tous leurs limites : soit le micro canon fixé au dessus ne suit pas les mouvements de la caméra, soit il empêche le moteur de pivoter, soit il interdit de monter le contrepoids pour les optiques Moment… Ce nouveau gimbal n’a pas non plus pensé au son.

En conclusion, pour l’heure et jusqu’à nouvel ordre, avec un stabilisateur, on doit se contenter du son d’ambiance pris par le micro intégré du smartphone. Toutes les options d’emport et de connexion de micro externes relèvent de la « bidouille ». Et cessez d’attendre les micros Bluetooth comme le Messie, ils n’arriveront pas ! Mais ceci est un autre sujet, à venir.

Laurent Clause

Laurent Clause

Journaliste par vocation, spécialiste des nouvelles technologies depuis la fin des années 80, je suis devenu réalisateur d'images et formateur (à la vidéo en général et à la "vidéo mobile", sur smartphone, en particulier). J'ai enseigné le MoJo à l'Ecole de Journalisme de Sciences-Po Paris et interviens avec ma société Milledix notamment à Gobelins l'Ecole de l'Image, pour Samsa, le groupe CapCom ou aux Antilles et à la Réunion pour Inzy-Learning . J'enseigne l'écriture audiovisuelle, le montage avec FCP X, Adobe Premiere Pro ou Da Vinci Resolve et bien sûr la vidéo mobile, le MoJo (mobile journalism), le tournage avec Filmic Pro, Open Camera ou autres et le montage notamment avec Adobe Rush, LumaFusion ou VN..

2 Comments

  • Ducordeaux dit :

    C’est effectivement un énorme problème. Je suis utilisateur du DJI OSMO Mobile. je ne l’utilise que pour les prises d’images d’ambiance, lorsque le son n’est pas nécessaire, car recouvert au final par une voix off. Ça nécessite d’une part d’avoir bien travaillé son story-board (oh, surprise, en fait, là, j’avais besoin du son ! Grrrrrrr), et d’avoir une deuxième équipement. Donc une surcharge, ce qui enlève un peu d’intérêt de tourner au smartphone.

  • […] permettant de connecter un micro externe sur une poignée de type Osmo Mobile (version 1), une problématique que nous avons déjà abordée. Avec une imprimante 3D, il a conçu plusieurs prototypes d’une pièce capable […]

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