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Boya Magic : il n’a de magique que le nom

Un micro cravate, un micro main, un micro de table et un micro canon… le tout réuni dans un seul gadget sans fil ? C’est la promesse du Boya Magic. Ça fait rêver sur le papier. Mais en réalité…

Le nouveau graal chez les fabricants de micro chinois, c’est le « transformer ». Autrement dit, un microphone « universel » capable de se transformer selon le type de prise de son à satisfaire : interview posée, son d’ambiance d’un reportage, micro-trottoirs… Après le Sennheiser Profile sorti l’an dernier, dont les émetteurs sans fil se transformaient en micro main une fois rangés dans un « boîtier-manche », Boya fait évoluer le concept avec le Boya Magic.

A la base, le Boya Magic est un modèle sans fil avec deux émetteurs parmi les plus petits du marché.  Ces derniers communiquent avec un récepteur miniature s’agissant de celui destiné à un smartphone, plus important s’il s’agit d’un appareil photo numérique. Le côté « transformer » survient quand on glisse les deux émetteurs dans leur cylindre pour qu’ils prenne l’apparence au choix d’un micro-main, d’un micro de table (sur un trépied) ou d’un canon (perché sur un APN). Comme les concurrents, le Boya Magic intègre un limiteur numérique pour éviter de saturer, un traitement par IA pour améliorer le son… Mais quel que soit le mode choisi, il ne donne le meilleur de lui-même que jusqu’à une vingtaine de centimètre du sujet. Parfait en mode « cravate », honorable en mode « main »à courte distance. Mais en mode micro de table et surtout en micro-canon, on n’est loin d’obtenir. Si vous comptiez enregistrer un podcast posé ou un bon dialogue en ambiance, vous serez un peu déçus.

Alors oui, le prix est séduisant : le Boya Magic est proposé dans plusieurs configurations (de 110 à plus de 200 €) avec différents récepteurs et plus ou moins d’accessoires pour être utilisé avec un smartphone USB-C, un iPhone à prise Lightning, un APN. Compétitif comparé à la concurrence, si l’on pense couvrir tous les besoins de captation audio avec un seul accessoire. Mais à l’usage, ce « caméléon » tient plus du gadget de magicien débutant qu’à une vraie solution audio pro polyvalente. Car celle-ci n’existe pas !

Laurent Clause

Laurent Clause

Journaliste spécialiste des nouvelles technologies dès la fin des années 80, je suis devenu réalisateur d'images et formateur à la vidéo, sur smartphone en particulier. J'enseigne le MoJo avec ma société Milledix, notamment à Gobelins l'Ecole de l'Image, pour Samsa, le groupe Cap'Com et même à France Télévisions. J'enseigne l'écriture audiovisuelle, le tournage et le montage avec ce qu'il vous plaira (FCP X, Adobe Premiere Pro ou Da Vinci Resolve, LumaFusion, VN…)

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